Un été marqué par des précipitations records
Entre le 15 mai et le 30 septembre 2024, au cours de la phase de vigilance, la Belgique a connu une saison estivale particulièrement pluvieuse. Le mois de mai s’est révélé être l’un des plus humides des 30 dernières années, avec des précipitations proches de celles de mai 2013. L’été météorologique (juin-juillet-août) a poursuivi cette tendance, avec des épisodes orageux très intenses, dont certains ont provoqué des inondations. En septembre, les précipitations ont quasiment atteint 200 % de la moyenne mensuelle.
Quelques journées de forte chaleur ont été enregistrées, mais aucune phase d’avertissement n’a été activée (cf. seuils d’activation) ; cela n’était pas arrivé depuis 2011 ! Malgré ces conditions, les températures ont été légèrement supérieures à la moyenne saisonnière, avec 18,3 °C contre 17,9 °C habituellement.
Qualité de l’air : moins de pics d’ozone, mais des enjeux persistants
En ce qui concerne l’ozone, les dépassements des seuils d’information européens (180 µg/m³) ont été rares en 2024, avec seulement deux journées concernées, contre cinq en 2023. La valeur cible, 120 µg/m3 pour la moyenne sur 8h a été dépassé 50 jours au cours de l’été dans au moins une station de mesure de Belgique. Les valeurs recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus strictes, ont encore été largement dépassé en 2024, rappelant que les polluants atmosphériques demeurent une problématique majeure, même en l’absence de vagues de chaleur.
Sur le long terme, les données montrent une diminution des pics importants d’ozone, mais une augmentation progressive des concentrations moyennes annuelles d’ozone. Ce paradoxe s’explique notamment par la réduction des émissions locales de précurseurs d’ozone (notamment les composés organiques volatils, les COV), compensée par une augmentation à l’échelle mondiale. A noter : la très grande majorité des COV est d’origine naturelle ; le changement climatique et les changements de la végétation pourraient accroître les COV ‘naturels’, y compris en Belgique.
Un impact limité sur la mortalité
Une légère surmortalité de 1,1 % a été observée, principalement chez les personnes de 65 ans et plus, ce qui correspond à environ 428 décès supplémentaires par rapport à ce qui était attendu pour la Belgique. Aucun pic majeur n’a été relevé, en cohérence avec les mesures de chaleur et d’ozone.
Agir face aux défis persistants
Si l’été 2024 s’est avéré relativement peu intense en termes de fortes chaleurs et de pics d’ozone, il n’en reste pas moins riche en enseignements. En dépit de conditions météorologiques globalement humides et nuageuses, les températures moyennes ont été légèrement supérieures à la normale. Par ailleurs, les concentrations d’ozone demeurent élevées en moyenne et continuent même de croître sur le long terme. Ces constats rappellent que les défis environnementaux et sanitaires persistent et nécessitent une action constante et renforcée. Le NEHAP s'engage dans cet effort, en œuvrant notamment à la résilience et la durabilité des systèmes de santé.