
Le danger des moustiques exotiques
Les moustiques exotiques entrent en Belgique via deux canaux : d'une part, via le transport international de pneus usagés industriels et, d'autre part, par l'importation de plantes en pot (par exemple, le lucky bamboo). Certains moustiques exotiques peuvent s'établir sous notre climat (les moustiques exotiques envahissants), en partie en raison du changement climatique. Un certain nombre de ces espèces exotiques peuvent être sources de maladies.
Qui est impliqué ?
Depuis la découverte des moustiques exotiques en Belgique, plusieurs initiatives ont été prises. La Conférence Interministérielle de l'Environnement (CIE) a créé un Groupe de travail Environnement (2011), tandis que la Conférence Interministérielle Santé (CIM) a, à son tour, et sur base d’ une recommandation de la CIE, créé un Groupe de travail Santé (2012). Pour assurer une approche relative aux moustiques exotiques plus efficace, les compétences des deux groupes de travail ont été transférées cette année à la Conférence Interministérielle Mixte sur l'Environnement et la Santé (CIMES), au sein de laquelleun nouveau groupe de travail sera créé. Le nouveau groupe reprendra les activités des groupes précédents, fusionnera les volets de l'environnement et de la santé, et insérera un volet santé animale. De cette façon, le nouveau groupe de travail sera à même d’opérationnaliser les recommandations émises sur la problématique des moustiques exotiques.
Quels insectes sont surveillés ?
À l'heure actuelle, sont visés les moustiques exotiques dont la présence a déjà été confirmée en Belgique. Toutefois, il est question de la possibilité d’élargir la surveillance d’une part, à d’autres vecteurs qui transmettent des maladies, comme les tiques et les culicoides d’un côté, et d’autre part, à toutes les espèces exotiques envahissantes qui sont introduites sur le territoire belge.
Le cadre national de recommandations pour la surveillance et le contrôle des moustiques exotiques
Le cadre national est divisé en différents thèmes : la surveillance environnementale, humaine et animale, le contrôle et l’élimination des moustiques exotiques, les actions préventives, l'échange d'informations transnational, la protection individuelle, la communication selon le niveau de risque et les compétences.
ExoSurv
En 2012, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC en anglais) a publié des directives pour contrôler les espèces de moustiques exotiques et envahissantes. L'ECDC a demandé à la Belgique de tester leurs directives. C’est pourquoi la Belgique a financé le projet « Surveillance des moustiques exotiques » (ExoSurv), pour une période de six mois. Ce projet a été réalisé par l'Institut de Médecine Tropicale à Anvers. Afin de détecter les moustiques exotiques, certains endroits où les insectes entrent notre pays ont été contrôlés. Il s’agit des points d’entrées tels que des entreprises des pneus usagés, des serres/entreprises de plantes, des ports, des aéroports et des parkings d’autoroutes. La présence de moustiques exotiques a été confirmée dans deux endroits.
Moustiques exotiques en Belgique
L'espèce de moustique Ae. j. japonicus, a été découverte à Natoye dans une entreprise de pneus usagés. L’étude ExoSurv a confirmé à nouveau la présence de cette espèce de moustique dans cette entreprise de pneus, ainsi que dans une autre entreprise de pneus à proximité. L’espèce semblait s’être dispersée en dehors des entreprises de pneus usagés, en particulier vers le sud-ouest, jusqu'à 2km de la première entreprise. En 2012, l’élimination de cette espèce a été lancée. Après le premier traitement, l’on a constaté une baisse drastique de la population , mais elle n'était pas encore complètement éradiquée. Par conséquent, la Région wallonne a continué le contrôle et l’élimination à Natoye en 2013 et 2014.
En 2012, l'espèce de moustique Ae. koreicus, a été trouvée dans un bois à côté de la zone industrielle ‘Op de Berg’ à Maasmechelen. L’étude ExoSurv a confirmé l’établissement de cette espèce et une légère dispersion jusqu’à 4 km à l'est. Actuellement, l'espèce n'est pas encore une menace pour la santé publique et elle n'est pas encore invasive.